Mercredi 27 Mai

Correction de l'étude de cas sur Shanghai

Parcours 1

1. Plusieurs chiffres du document 2 témoignent du caractère récent de l’affirmation de Shanghai : sa population a plus que quadruplé en 37 ans, au point qu’elle est désormais la 3e agglomération mondiale ; son PUB présente une croissance annuelle très forte au moins depuis 2005. Le paysage de Pudong (doc. 4) rend compte de cette affirmation récente car il a connu une transformation radicale en à peine trois décennies et la tour la plus ancienne ne date que de 1995, toutes les autres n’ont émergé, tels des champignons, que depuis 2000. Le paysage de Pudong a donc radicalement changé : l’image de 1987 montre un espace peu densément peuplé et bâti ; l’image de 2018 montre au contraire une skyline caractéristique d’une grande métropole, insérée par définition dans la mondialisation, avec ses gratte-ciel très élevés, en verre et d’architecture futuriste, cherchant à donner une image de puissance.

2. La croissance de la population de Shanghai repose sur des migrations de populations rurales venues de l’intérieur du pays : 41 % de la population de la municipalité n’est pas d’origine shanghaienne. L’importance de cette population migrante (mingong) s’explique par le fait que Shanghai, en tant que ville portuaire déjà ancienne, a fait partie du tout premier groupe de villes ayant bénéficié du statut de Zone économique spéciale au début de l’ouverture du pays par Deng Xiaoping, en 1980. La main-d’oeuvre rurale pauvre de l’intérieur a alors afflué pour répondre aux besoins des industries et du port en plein développement. La population d’origine extérieure à la ville est d’autant plus importante que la natalité est faible à Shanghai (carte 2 p. 261).

3. Shanghai est une métropole mondiale en raison de son rôle de premier plan dans l’organisation des flux de la mondialisation : elle est la capitale économique de la Chine, première économie mondiale. À ce titre, elle concentre des fonctions métropolitaines et abrite les sièges sociaux d’entreprises chinoises de premier plan. Son rôle financier est majeur : bourse, principales banques, centre financier se concentrent dans son grand quartier d’affaires ultra-moderne de Pudong. Elle accueille des évènements aux répercussions mondiales comme l’Exposition universelle. Enfin, elle est très bien connectée aux flux mondiaux de marchandises grâce à un aéroport international et à un espace productif portuaire

constamment modernisé et adapté aux exigences du transport maritime (trois ports successifs). On peut faire l’hypothèse que l’aéroport de Shanghai est le hub de la China Eastern Airlines, 2e compagnie aérienne d’Asie, dont le siège social est à Shanghai. Son insertion dans la mondialisation repose sur les grandes entreprises qui y ont leur siège, sur la puissance de son appareil productif (ZIP, desakota) et sur les réseaux de transport qui la relient au reste du monde.

4. Les espaces ruraux ont d’abord été largement grignotés par l’étalement urbain : leur importance spatiale a diminué dans la municipalité, ils se trouvent désormais essentiellement aux marges de la municipalité et dans l’île de Chogming. Ensuite, l’agriculture y a beaucoup évolué : la riziculture a reculé ; des productions intensives, génératrices de valeur ajoutée et répondant aux besoins de la ville (maraîchage notamment) se sont développées ; les exploitations se sont agrandies, modernisées et sont désormais intégrées dans une filière agro-alimentaire. Enfin, de nouvelles fonctions sont apparues : outre l’industrie agro-alimentaire, les espaces ruraux shanghaiens accueillent désormais des industries et des populations de type urbain (résidentialisation, périurbanisation), ce dont témoigne l’émergence de la desakota. Des fonctions de loisirs et de protection de l’environnement sont également apparues (doc. 1).

Parcours 2

Cours à recopier :

A/ Une urbanisation encouragée par l’État

            La Chine connaît une urbanisation rapide et continue. Depuis 2011, la population chinoise est majoritairement urbaine. Malgré une transition urbaine qui s’accélère, le taux d’urbanisation de la Chine dépasse tout juste la moyenne mondiale de 55 % et devrait atteindre la moyenne des pays développés en 2050 (80 %).

L’urbanisation en Chine s’appuie sur un archipel de métropoles très peuplées. 17 villes dépassent les 5 millions d’habitants et 118 regroupent plus d’un million d’habitants. Les villes considérées comme petites atteignent fréquemment les 250 000 résidents. Plusieurs mégalopoles sont en formation autour du delta de la rivière des Perles (Guangzhou, Shenzhen, Hong Kong) et autour du delta du fleuve Yangtze (Shanghai et le long du corridor Beijing-Tianjin).

Les espaces urbains sont en voie de recomposition. Cela se fait parfois de manière brutale avec la destruction des quartiers traditionnels (Beijing, Shanghai) au profit de nouveaux quartiers modernes accueillant des tours de plus en plus hautes. Les centres-villes se gentrifient et se tertiarisent avec la multiplication des quartiers d’affaires (CBD). L’étalement urbain contribue à rejeter les populations les plus défavorisées vers des périphéries de plus en plus éloignées des centres.

- Mégalopole : concentration de métropoles reliées entre elles et exerçant un rayonnement mondial.

- Métropole : ville de grande importance qui exerce des fonctions de commandement, d’organisation et d’impulsion sur une région, et qui permet son intégration avec le reste du monde.